Mauvaise qualité, "produits toxiques"... Pourquoi il ne faut pas succomber à la tentation d'acheter un maillot collector du PSG de contrefaçon

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Après sa victoire en Ligue des champions, le tout nouveau maillot collector du club parisien s'arrache au point de causer des ruptures de stock. De quoi alimenter le marché de la contrefaçon, qui n'est pas sans risque.
Un maillot à prix d'or et en rupture de stock. Depuis le sacre du PSG en Ligue des champions, samedi 31 mai, le nouveau maillot de l'équipe, qui peut maintenant arborer une étoile, est très convoité. La version collector comporte ainsi une étoile en forme de tour Eiffel et, au dos, elle est floquée "Champions of Europe", accompagné du numéro "25", qui correspond à l'année du triomphe, et de la devise "Ici c'est Paris". Dévoilé dès le lendemain de la finale, son prix s'élève à 130 euros dans les boutiques officielles.
Plus de 80 produits collectors sont disponibles depuis dimanche mais c'est bien le dernier né des maillots du PSG que les supporters s'arrachent. Ceux qui ont pu se le procurer ont attendu plusieurs heures devant les boutiques officielles, rapidement prises de court dimanche.
Jeudi, tous les maillots collectors du club parisien, homme, femme et enfants, sont en ruptures de stock, y compris sur la boutique en ligne du PSG. Les précieuses tuniques s'échangent désormais à prix d'or sur les sites de revente. La version masculine se vend ainsi entre 280 et 700 euros sur LeBonCoin. Pour les supporters déçus, la tentation peut être grande de se tourner vers la contrefaçon.
"Les articles de sport sont des produits qui sont énormément copiés", souligne Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l'Union des fabricants, l'Unifab, association de lutte anti-contrefaçon. "Ce sont des produits qui sont plébiscités par tous les consommateurs et donc, forcément, quand les produits donnent envie, il y a beaucoup de contrefaçons qui circulent", ajoute-t-elle.
Selon un sondage Ifop de 2023, 15% des personnes interrogées ont déjà acheté des articles de sport de contrefaçon. Elles sont 20% parmi les 15-18 ans.
"À chaque compétition sportive, les contrefacteurs savent très bien que les fans vont se bousculer pour acheter les produits."
Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l'Unifabà franceinfo
En 2024, les jeux, jouets et articles de sport contrefaits représentent 26% des produits saisis par la douane française qui précise que, dans le détail, 139 000 contrefaçons d'articles de sport ont été retirés du marché. Ces contrefaçons sont généralement moins chères que le vrai produit, et c'est d'ailleurs un élément permettant de les différencier. Mais lorsqu'il y a des ruptures de stock, c'est "dangereux", alerte la directrice générale de l'Unifab, car "les contrefacteurs mettent en place une technique marketing pour vendre les produits plus cher cela crée le doute dans l'esprit du consommateur."
Le lieu d'achat, comme les boutiques et revendeurs officiels pour les maillots de foot, sont un autre moyen de distinguer un vrai article de sa copie. "Lorsque vous achetez le bon produit au bon endroit, vous êtes plus sûr d'acheter un produit authentique", insiste Delphine Sarfati-Sobreira. En ligne, il est plus difficile de s'y retrouver pour le consommateur, en raison de nombreux sites de reventes et des sites miroirs. Sur les faux maillots, les coutures peuvent être plus grossières, les polices différentes, les logos floqués et non brodés et le tissu peut également être de moindre qualité, selon l'Unifab.
Acheter des articles contrefaits fait encourir des risques. "Ils ne respectent aucune norme, rappelle la directrice générale de l'Unifab. Donc il peut y avoir des teintures trop chargées ou des produits toxiques dangereux pour la santé ou pour la sécurité". Il existe aussi un risque pénal, qui va de la saisie de l'article à une amende de 300 000 euros et jusqu'à trois ans d'emprisonnement. En portant un faux maillot, "vous pouvez être contrôlé par la gendarmerie sur la route, détaille Delphine Sarfati-Sobreira, ou par la douane si vous passez une frontière". Mais dans la vie quotidienne, "il est peu probable que, dans la rue, un policier, un douanier ou un gendarme vous arrête pour vous demander si votre produit est authentique", admet-elle.
Pour lutter contre la contrefaçon et éviter que les consommateurs se fassent avoir, "il faut assécher l'offre", selon la directrice générale de l'Unifab. Il est plus facile d'agir en France au niveau des marchés aux puces, comme à Saint-Ouen près de Paris, qu'en Chine, où sont pourtant fabriqués 80% des produits de contrefaçon. Le futur maillot du Paris Saint-Germain, pour la saison 2025-2026, sera quant à lui dévoilé le 11 juin prochain.
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